Les soins virtuels gagnent en popularité dans la crise sanitaire actuelle parce qu’ils permettent de préserver la sécurité des patients, du personnel clinique et de leur famille. Cependant, les soins virtuels existaient bien avant cette crise, et Zoomer Radio a récemment interviewé le Dr Ramana Appireddy, professeur adjoint de neurologie à la Faculté de médecine de l’Université Queen’s, pour en savoir plus sur son expérience des visites virtuelles. Voici un aperçu de son entrevue.
Lorsqu’il voit des patients qui ont subi un AVC (diagnostiqué ou probable), c’est la consultation initiale qui est la plus importante aux yeux du Dr Ramana Appireddy, professeur adjoint de neurologie à la Faculté de médecine de l’Université Queen’s. C’est à cette occasion qu’il apprend à connaître les patients, les entend raconter leur histoire, les examine et dresse un plan pour le diagnostic et le traitement.
Les visites de suivi sont, d’après ce qu’il en disait lors d’une récente entrevue à l’émission The Tonic sur Zoomer Radio, « des activités cliniques peu exigeantes ». Il y passe en revue les résultats des analyses, vérifie les symptômes et discute des choix de traitement. Lorsque le patient n’y voit pas d’inconvénient, le Dr Appireddy privilégie les visites virtuelles pour ce type d’activité. Le patient utilise l’appareil électronique de son choix pour se connecter, et le Dr Appireddy peut vérifier ses symptômes, procéder à un examen sur vidéo, lui transmettre les résultats d’analyse et discuter avec lui des choix de traitement.
Au cours d’un projet-pilote de 6 mois, le Dr Appireddy a tenu des visites de suivi virtuellement pour environ 40 % de ses patients. Cette formule lui a permis de réduire l’attente à sa clinique. Il a aussi mené une étude qui a révélé à quel point ses patients apprécient ce genre de visite, parce qu’elles leur évitent bien des ennuis et leur permettent d’épargner énergie, temps et argent.
« La satisfaction des patients a grimpé en flèche durant cette période », se réjouit-il. Et cette solution est une vraie bénédiction pour les patients des régions éloignées. En effet, comme certains habitent à deux heures de route de Kingston, il leur faut donc rouler quatre heures aller-retour pour ce qui ne serait finalement qu’une discussion de 5 minutes.
« Environ 20 % des Canadiens vivent en région rurale, et les soins virtuels prennent tout leur sens pour eux, surtout en hiver », précise-t-il.
On pense souvent que les personnes âgées n’utilisent pas d’outils informatiques, mais c’est faux, tient-il à préciser, ajoutant que le plus vieux de ses patients a 94 ans.
Environ 20 % des Canadiens vivent en région rurale, et les soins virtuels prennent tout leur sens pour eux, surtout en hiver.
Durant les visites virtuelles, il est plus facile de vérifier les médicaments que prend un patient, puisqu’il peut simplement les montrer à l’écran. Les patients ne se rappellent pas toujours d’apporter leurs médicaments à leur rendez-vous.
« Il y a aussi un énorme intérêt économique à l’adoption des soins virtuels au pays. Les patients dépensent beaucoup d’argent pour venir à leurs rendez-vous à l’hôpital, et c’est un gros problème, surtout pour les personnes âgées qui vivent de leur pension », ajoute-t-il. Les hôpitaux dépensent aussi beaucoup d’argent pour les soins en cliniques externes, près de 300 $ pour chaque visite. « C’est donc dire que l’adoption des soins virtuels permettra aux Canadiens et à leur réseau de la santé d’épargner beaucoup d’argent. »
Le Dr Appireddy reconnaît cependant que les soins virtuels ne conviennent pas à tout le monde : certains ne veulent pas utiliser les outils technologiques nécessaires ou n’y ont pas accès. « Cela dit, la majorité des patients et des membres de leur famille l’apprécient beaucoup », conclut-il.
Cliquez ici et faites défiler la bande jusqu’à 18:24 pour écouter l’entrevue du Dr Appireddy.